Lille a de longue date pris en compte l’environnement urbain. Une patiente réflexion menée au cas par cas depuis la fin du XVe siècle lui a permis d’élaborer une véritable politique sanitaire qui s’est d’abord appuyée sur une surveillance policière épisodique, confortée par des mesures matérielles d’accompagnement, puis par la mise en jeu de la responsabilité personnelle et collective des habitants de la cité et l’appel aux services d’entrepreneurs qui assuraient l’entretien des lieux publics et de l’évacuation des déchets. A partir de la fin du XVIIe siècle, la question devient une priorité et ses divers aspects, techniques, administratifs et juridictionnels sont rassemblés dans une série d’ordonnances spécifiques régulièrement actualisées, tandis que le Magistrat délègue annuellement la direction du nettoiement à quelques uns de ses membres. Ces derniers, en qualité de commissaires, veillent sur chacun des quartiers et siègent aussi en « Chambre du nettoiement », dont les « registres aux sentences », pour la période allant de 1690 à 1739, ont été conservés par les Archives municipales de Lille. On y voit que les Lillois, tant à titre domestique que professionnel, n’ont pas tous, et certains moins que d’autres, appliqué à la lettre les consignes de propreté, salubrité et tranquillité édictées par la ville. Aussi, outre la gestion du nettoiement, les commissaires ont-ils régulièrement assumé une action coercitive qu’ils ont toutefois (avec une certaine bienveillance à l’égard de concitoyens égarés plus que de malfaisants dévoyés), complétée par une démarche de prévention (s’ouvrant sur la protection civile) et une pratique comparable à celle de la justice de paix apte à promouvoir des solutions raisonnables à bien des tracas du quotidien qui avaient eu les rues pour théâtre. C’est ce dont le contenu de ce « Fichier de police des rues » témoigne précisément.
Mots-clés | Police élimination des déchets administration municipale organisation judiciaire |
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Auteur : | Jacques Lorgnier |
titrefr | Chambre du nettoiement de Lille, fichier de police des rues |
http://nakala.fr/terms#created | 2013 |
licence | CC-BY-NC-SA-4.0 |
type | http://purl.org/coar/resource_type/c_2f33 |
mots-clés | Police |
mots-clés | élimination des déchets |
mots-clés | administration municipale |
mots-clés | organisation judiciaire |
description | Lille a de longue date pris en compte l’environnement urbain. Une patiente réflexion menée au cas par cas depuis la fin du XVe siècle lui a permis d’élaborer une véritable politique sanitaire qui s’est d’abord appuyée sur une surveillance policière épisodique, confortée par des mesures matérielles d’accompagnement, puis par la mise en jeu de la responsabilité personnelle et collective des habitants de la cité et l’appel aux services d’entrepreneurs qui assuraient l’entretien des lieux publics et de l’évacuation des déchets. A partir de la fin du XVIIe siècle, la question devient une priorité et ses divers aspects, techniques, administratifs et juridictionnels sont rassemblés dans une série d’ordonnances spécifiques régulièrement actualisées, tandis que le Magistrat délègue annuellement la direction du nettoiement à quelques uns de ses membres. Ces derniers, en qualité de commissaires, veillent sur chacun des quartiers et siègent aussi en « Chambre du nettoiement », dont les « registres aux sentences », pour la période allant de 1690 à 1739, ont été conservés par les Archives municipales de Lille. On y voit que les Lillois, tant à titre domestique que professionnel, n’ont pas tous, et certains moins que d’autres, appliqué à la lettre les consignes de propreté, salubrité et tranquillité édictées par la ville. Aussi, outre la gestion du nettoiement, les commissaires ont-ils régulièrement assumé une action coercitive qu’ils ont toutefois (avec une certaine bienveillance à l’égard de concitoyens égarés plus que de malfaisants dévoyés), complétée par une démarche de prévention (s’ouvrant sur la protection civile) et une pratique comparable à celle de la justice de paix apte à promouvoir des solutions raisonnables à bien des tracas du quotidien qui avaient eu les rues pour théâtre. C’est ce dont le contenu de ce « Fichier de police des rues » témoigne précisément. |
langues | fr |
auteur | Jacques Lorgnier |